Des arts vivants aux arts plastiques
Sandra de Boerdère est née à Paris en 1969. Ses premiers pas l’ont d’abord dirigée vers des études de philosophie à Montpellier. Etudes idéales pour se questionner sur un chemin de vie. Son attirance pour la création, le voyage, le lien avec l’enfance l’a menée vers une petite école destinée aux Arts de la marionnette, l’école du Caucase à St Jean de Védas (34). Un ancrage démarrait alors dans les arts de la scène.
Après quelques alliances avec des compagnies de marionnettistes elle prend son envol vers l’Amérique latine. Tout d’abord un an en Bolivie travaillant avec une compagnie de marionnettistes de la Paz et participant à des projets sociaux avec des enfants des rues en invitant la marionnette comme vecteur de liens. Ce dialogue sensible entre l’art et la société ne la quittera plus. Suivra un voyage à travers le continent américain du Canada jusqu’en Argentine. Au Mexique elle créée un spectacle de marionnettes jeune public qui la suivra dans son itinérance. Elle participe lors de ce périple à différents projets sociaux toujours avec le médium marionnette. C’est en vivant dans une maison à San Salvador avec un collectif d’artistes qu’elle s’initie à la sculpture.
Suite à ce voyage elle s’installe à Bruxelles et s’inscrit à l’académie des arts d’Anderlecht en sculpture, rencontrant alors le travail de la terre, de la pierre et du métal. C’est aussi une rencontre avec l’abstraction.
Tout en continuant ses créations jeunes public de théâtre visuel et de formes animées, elle fonde l’association Dérives qui développe des projets de lien social à travers le langage sensible des arts vivants ou plastiques.
Ces projets la mènent dans des prisons, des hôpitaux ou hôpitaux psychiatriques, des maisons de retraite, des centres pour demandeurs d’asile. Ces rencontres nourrissent sa création, notamment celles avec des personnes handicapées mentales « libres de poésie ».
Elle conçoit l’art comme notre plus belle part d’humanité, une façon de dire en dehors du discours, dire ce qui nous touche ou nous échappe.
La recherche autour des scénographies de ses spectacles lui permet de découvrir de nombreux courants artistiques et de s’interroger sur la mise en espace qui doucement la mènent vers les installations et le land art ouvrant alors une « poétique de l’espace ».
A Bruxelles elle fait régulièrement des installations de matières naturelles aux heures où les gens traversent le parc pour rejoindre le travail où l’école. Ces instants qui réenchantent le quotidien sont souvent précieux pour les sourires, les dialogues, l’étonnement.
Le papier déjà présent dans ses collages devient une de ses matières de prédilections à travers les multiplications de formes papier pour des installations, la réalisation de livres d’artistes ou d’autres objets.
L'onirisme est souvent ce qui relie son travail.